La réserve du Haut-Bandama | 2022
« La réserve du Haut-Bandama »
En août 2022, l'équipe HUDDA a mené une mission d'exploration dans le Haut-Bandama (Côte d'Ivoire).
Le contexte | Les aires protégées composées des parcs nationaux, des réserves naturelles et des réserves botaniques constituent des éléments indispensables pour la protection de l’environnement et des écosystèmes. En Côte d’Ivoire, la loi n°2002-102 du 11 février 2002 portant création, gestion et financement des parcs nationaux et réserves naturelles a permis la mise en place d’un réseau de huit parcs nationaux et de six réserves naturelles. Ces aires protégées font l’objet depuis plusieurs années d’infiltrations de populations en quête de revenus avec le développement d’activités économiques sous plusieurs formes : braconnage, agriculture, élevage, extractions de matières premières. La crise socio-politique que le pays a traversé entre 2002 et 2011 a marqué le retrait de l’État dans la surveillance des aires protégées.
Après la crise, le gouvernement de la République de Côte d’Ivoire s’est engagé, avec ses partenaires (AFD, Banque mondiale, ONU REDD) dans une politique volontariste de lutte contre la déforestation, de restauration de son capital forestier et de sauvegarde de la biodiversité, avec comme objectif de « restaurer 20% de la couverture forestière à l’horizon 2030. » La mise en œuvre des actions de sauvegardes environnementales avec le retour de l’administration dans la gestion des forêts et des aires protégées a donné lieu à des opérations de déguerpissement des populations infiltrées. Comme la plupart des opérations de déguerpissement, les populations concernées sont en attente de programmes de réinsertions socioéconomiques annoncés par les autorités. Il est donc nécessaire dans ce contexte de mettre en place au-delà des programmes d’investissement déjà initiés et des plans d’aménagements, des stratégies et méthodes innovantes pour la gestion durable des aires protégées afin de garantir la paix sociale dans ces zones qui couvrent l’essentiel de la diversité biologique de la Cote d’Ivoire.
Contraints de quitter la réserve, les habitants se sont installés à sa périphérie, créant alors une saturation foncière sans commune mesure dans les villages environnants. Villages, qui plus est, au coeur de la forêt protégée, soumis aussi à des restrictions. Les terres se font rares, l'accès à l'eau est ardu, les sources de revenues s'amoindrissent, les tensions se multiplient...
Les perspectives d'avenir | Il semble nécessaire dans ce contexte de créer des espaces de dialogue entre les parties prenantes de cette aire protégée. Une démarche collaborative et proactive, garantie par la neutralité de HUDDA, permettrait de restaurer un climat de paix et de trouver des solutions qui puissent soutenir les engagements écologiques de la politique ivoirienne tout en assurant un avenir prometteur pour les populations du Haut-Bandama.
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Il ressort des échanges menés que tous les individus des communautés environnantes de la réserve ont été sensibilisés aux enjeux de la préservation et aux mesures qui en découlent. Bien que le déguerpissement ait été vécu comme une expérience soudaine et déroutante, les personnes interrogées adhèrent aux intérêts écologiques de la préservation de la réserve. Sept ans après cette campagne, l'impact de ce bouleversement sur leurs activités agricoles et leurs quotidiens est important.
La mission | L’objectif de cette première mission d’exploration est double :
- identifier les parties prenantes œuvrant pour d’une part, la préservation de la réserve du Haut Bandama, et d’autre part, la gestion sociale des communautés environnantes,
- l’écoute et la connaissance réciproque de ces acteurs.
Le projet Kenié, la suite | 2022
« PROJET KENIE, La suite »
Depuis 2016, HUDDA a mené plus de 180 interventions sur la zone impactée par le projet Kenié (Mali). Les campagnes de communication et de sensibilisation régulières ont permis d'instaurer un climat de confiance et de transparence entre les différentes parties prenantes.
Pour plus de détails sur nos actions et leurs résultats, rendez-vous la page Chantier : Mali - Kenié, fleuve Niger.
Les Entretiens de Savines | 2017
« LES ENTRETIENS DE SAVINES »
21, 22 septembre 2017
Journées d’échange de bonnes pratiques de développement local
entre territoires impactés par un barrage
Savines-le-Lac (05160, Hautes-Alpes) – France
Le contexte
La construction de barrages entraine souvent des déplacements de populations. Ces déplacements créent un choc souvent traumatisant . Comment le limiter ?
Comment permettre à la génération déplacée de s’intégrer plus rapidement dans des projets correspondant à son mode de vie et à ses compétences ?
Comment créer les opportunités, tant économiques que sociales, permettant aux plus jeunes de rester, de vivre et de prospérer dans la région d'origine de leurs familles ?
Comment, autour d’un lac de barrage, transformer une mutation forcée en bénéfice collectif ?
Comment un lac artificiel peut contribuer à la mise en valeur d’une région ?
Les Premiers Entretiens de Savines
Le Syndicat d’Aménagement et de Développement du lac de Serre-Ponçon (SMADESEP), l’entreprise sociale et solidaire HUDDA et l’association HUDDA-INVEST ont organisé une rencontre de membres de communautés ayant, récemment ou au cours des dernières décennies, été affectées par la construction d’un barrage, ainsi que de représentants d’organisations contribuant à la mise en valeur de lacs artificiels. Cette rencontre s'est déroulée à Savines-le-Lac – créé suite à la destruction du vieux village de Savines en mai 1961 lors de la construction du barrage de Serre-Ponçon.
Accueillis par Monsieur Victor Bérenguel, maire de Savines-le-Lac
et président du SMADESEP, ces Premiers Entretiens de Savines ont
réuni les 21 et 22 septembre 2017des représentants issus de territoires
en France (lac de Serre-Ponçon, lac du Der-Chantecoq, lac de Vassivière,
lac de Sainte-Croix, lac de Madine, lac de Vouglans), d’organisations contribuant à la mise en valeur des lacs artificiels (Conservatoire du Litttoral, Parc naturel régional du Verdon) et des membres de communautés venant du Gabon, de Côte d’Ivoire, d'Algérie et de Malaisie (Sarawak).
Parmi les conclusions des Entretiens, figure la nécessité de
mettre en place une structure mixte public / privé chargée de
coordonner l'aménagement et de superviser la gestion du plan
d'eau artificiel.
Une nouvelle session des Entretiens de Savines sera organisée en 2023.
Une autre conclusion est que le travail de mémoire n'a pas de fin : lorsque la génération des déplacés a disparu, les générations suivantes reprennent le flambeau du souvenir, même après l'avoir ignoré - voire moqué - pendant des décennies .